Traductions

 

Pensée Poétique


J’ai foi en l’âme, à l’arbre aux fées et au nain. La petite aveugle  fait voir les autres dans le noir, quelle foi ? Celle du charbonnier ? Son fourneau s’est éteint,  ce monde avarié n’en a plus besoin. Et la princesse au parfum ? Faut-il croire ? Toi corbeau, qui sait chaque matin qui t’a fait avec  soin de rien, ne le garde pas pour toi, dis que tu ne sais pas
Pour que tout s’éclaire !

Le chant d’Orphée, 
Je l’entends.
Au fond des mers
Sa tête chante dans le noir,
Ce chant qui fait voler les pierres,
Taire les oiseaux,
Même l’océan.

Entendre Orphée décapité?
Le rêve arrive, témoin manquant,
Au mariage de la poésie et du crime. 
Il murmure son innocence, si bas…
Bruit d’arbre et de source…   .
Tout sauf le silence,  bruit de la mort,
Air de morgue !

Muette de Tyr,
Pourquoi tu t’enfuis à mon arrivée,
Avec ton parfum ?
Jeunesse chavirée  sur un taureau ailé,
Tu finiras chèvre ,
Que le loup mangera !

Les Rouges ces vrais poètes
Qui  se refilaient Daudet,
Avaient leur pensée poétique :
« Sur ta chimère, Europe, ne meurs pas !
Saute les murailles du Kremlin !
Viens t’en voir le chauve en chambre froide,
Son col empesé ne riait jamais…
Il te sourira, te dira « Spassiba ! »
Entre deux verres de vodka,
« Petite Eau » nous voilà ! »
Vous l’avez vue, vous les Tolstoï, les Potemkine ?
Pierre le Grand courut la voir passer,
Je vois une tête estampillée,
Le corps perdu quelque part,
Où c’est très noir,
Du côté d’ Orphée. 

« Je te montre le haut », sourit la tête,
« Sur tes cinq Euros d’assisté !
Le bas ? Sur mes cinq cents  ripolinés,
Tu ne le verras jamais ! »

Ta lenteur d’astre !
Planète en froid manteau,
Femme de glace,
Que  Méduse  pétrifia.
Mais, serties dans ton parfum,
Déjà les foudres !

Les premières de ton Zeus amant,
Sont avérées,
quoique de carton doré. 
Après, on veut nous enfumer.
Pourquoi te mettre sur un vase ?
Quel Grec pensif voulut n’y plus penser ?
Le Louvre, pourquoi ?
Coup du foudre de bois
Qui brûla Moscou mais se ratatouilla
Sur la Bérézina ?
Qui n’a pas pillé sa Grèce ?

L’Ottoman qui fut Grec avant tout le monde,
Va-t-il-  te réclamer ?
Sans compter  Marianne outragée,
Combien d’altesses nées coiffées,
Verront leur trône ébranlé ?
Une qui n’est pas de la famille ! 

Europe ?  Que contre-jours ! Anonymat !
Elle peut bien faire craquer l’assignat,
Pas un sur cent ne la verra !
Sans son taureau,  c’est  bête,
Il lui donnait plus de gueule !
Tête sans chair, éclairage intérieur,
Hologramme sans coeur,
L’argent en pleurerait…

C’est qu’elle fait pas sa déesse,
Tout juste égarée,
Ni étendards ni trophées,
Tête  noyée de tonnes de passé,
Petite Mère de néon découpé,
Pourquoi t’as l’air si réfugiée ?

A peine remontée qu’on te re-noie ?
Merci, graveur  qui t’a machinée !
Ne pouvant éviter sa beauté,
Tu l’as mise en filigrane,
Qu’elle disparaisse  sous nos doigts !

Argent, gare à  ses yeux  devenus gouffres
A  force d’en côtoyer !
Ils pourraient bien t’y aspirer.
Muette de Tyr,  ton  continent des guerres
A si peu changé...
Ses Vaticans et ses prélats ?  Que pugilats !
Qui a muré ta bouche d’ossuaires ?
Qui a peur de toi ?

Nous inspirant  de nos poèmes fondateurs, pensée poétique en partie égarée, nous te réinventerons un  mythe. Il vous est conté ici, mais aussi dans nos Espaces Communs Européens en réseau sur l’Europe, un jour. 

Signé :Tromosh